Pour un éveil de bébé
Favoriser les interactions
Des échanges commencés dès la grossesse
Les acquisitions de bébé ont commencé dans le ventre de sa maman. Les neurones du cerveau se forment dès le début de la grossesse et toutes les stimulations lui permettent déjà de développer ses sens :
- Le toucher, grâce aux stimuli avec le liquide amniotique, ressentis par sa peau
- Le goût, en avalant le liquide amniotique, il ressent les saveurs et odeurs des aliments mangés par sa maman
- L’audition, il est capable d’entendre la voix de sa maman qu’il reconnaîtra ensuite dès la naissance
Après sa naissance, tous les moments d’échanges attentifs avec un enfant contribuent à construire son cerveau. Avant l’âge de trois ans, le cerveau du bébé peut former 1000 connexions neuronales par seconde !
L’attachement : un lien essentiel !
Le bébé ne peut survivre sans interaction avec les adultes et le monde qui l’entoure. L’attachement est d’ailleurs un mécanisme biologiquement programmé qui permet la survie de l’espèce.
Ce sont la proximité et les échanges qui vont le rassurer l’apaiser. Aujourd’hui on favorise au maximum le « peau à peau » très précoce pour répondre à ce besoin de sécurité qui calme vite ses pleurs.
Par la suite lorsque les parents prennent le bébé en portage, ils favorisent encore la proximité et l’apaisent.
Très vite le bébé va identifier une figure d’attachement, qui très souvent est sa maman. Au début c’est elle la plus proche qui répond à ses demandes. Chacun va s’attacher grâce à des mécanismes connus sous influence d’hormones :
- L’ocytocine est produite grâce aux contacts maman-bébé, à une relation de qualité, aux regards bienveillants, aux sourires et compliments. L’ocytocine est d’ailleurs appelée «hormone du bonheur» ou «hormone de l’amour», elle influe sur d’autres comportements, la reconnaissance sociale, l’empathie, l’anxiété.
- Activation du comportement « prendre soin » de la maman :
- Le bébé qui pleure souhaite que l’on réponde à sa demande
- La maman qui entend les pleurs perçoit la demande et prend soin de lui
- Activation du comportement d’attachement du bébé :
- Rassuré le bébé cesse de pleurer, il répond à sa mère par des câlins et des sourires
- La maman reçoit cet échange et va construire progressivement un registre de comportements pour répondre aux demandes de son bébé
Le cercle vertueux de la communication : cette simultanéité des interactions est une source de plaisir pour l’adulte et pour le bébé.
Le nourrisson s’attache aux personnes répondant rapidement, chaleureusement et de façon adéquate à ses comportements. Lorsque l’attachement est sécurisant l’enfant prend confiance en lui. Il n’aura pas peur d’explorer son environnement et d’expérimenter ses compétences. C’est donc essentiel pour son éveil et ses acquisitions.
Parler au bébé...
Pour découvrir le monde qui l’entoure
On pense à tort, que comme il ne parle pas encore, il n’est pas nécessaire de lui parler. Les neurosciences nous apprennent qu’il est primordial de parler très tôt aux bébés, de leur lire des histoires, de leur faire écouter de la musique, de leur chanter des chansons. L’utilisation du mot, pour organiser le monde, existe chez l’enfant dès la première année, bien avant qu’il ne parle.
Le bébé va découvrir le monde qui l’entoure grâce au langage.
Les bébés ont du plaisir à écouter la voix et à échanger avec une personne familière. Ils comprennent très vite que la parole explique quelque chose du monde qui les entoure.
Nommer un objet :
- Attire l’attention du bébé vers l’objet
- Lui permet de mieux comprendre ses propriétés et de les mémoriser
Toutes ces expériences vont stimuler ses sens et activer les connexions neuronales, lui permettant des acquisitions :
- A 6 mois, Il comprend quelques mots comme son nom, « papa », « maman », « dors »
- A 1 an, il comprend 50 mots (contre 10 qu’il produit) et est sensible à la distinction noms verbes
- A 3 ans, 1000 mots (contre 500 produits) et les principales structures grammaticales sont en place
- En maternelle, les enfants apprennent environ 10 mots par jour pour atteindre 10 000 mots compris à 5 ans
Important pour réduire les inégalités !
On sait aujourd’hui que le nombre de mots acquis par les enfants à 3 ans aura un impact sur leurs apprentissages scolaires.
Dans l’étude internationale PISA 2012, il existe un écart de plus de 20 points dans les scores de compréhension chez les adolescents de 15 ans dont les parents leur lisaient et racontaient des histoires dans la petite enfance par rapport à ceux pour qui ce n’étaient pas le cas.
Une étude espagnole sur le langage, auprès de 29 familles, comptabilisait le nombre de mots échangés avec des bébés de 19 mois. On constate une grande variabilité entre les familles.
Les bébés apprennent par le jeu et le langage :
- Il est primordial pour le nourrisson de faire l’expérience quotidienne de la parole
- Plus il entend de mots pour désigner ce qu’il regarde et ce qu’il fait, plus sa compréhension globale est renforcée
- La différence d’expérience du langage entre enfants se voit très précocement
- Vocabulaire plus faible, syntaxe plus pauvre, difficultés de compréhension à l’entrée à l’école pour les enfants peu stimulés
Il est donc important pour une égalité de chance d’informer tous les parents qu’il faut parler à son bébé, très tôt, souvent.
Depuis Mai 2022, lors de la naissance du bébé, les parents reçoivent le « sac 1000 jours » avec 7 objets destinés à transmettre un message aux parents le livre pour leur dire qu’il faut lire des histoires au bébé et lui parler.
Encourager les compétences des parents
Comme nous l’avons vu, le bébé va s’attacher aux personnes qui s’occupent de lui, donc en premier lieu ses parents. Ce lien est un important facteur de protection pour son développement, sa santé mentale et physique à court et long terme. Il est important que les parents soient rassurés sur leurs compétences pour assurer au mieux leur rôle.
Trouver le bon rythme !
Il y a des différences inter individuelles entre parents mais aussi entre bébés, ce qui nécessite une coadaptation parents-bébé. Rappeler aux parents que tout ne peut être parfait immédiatement. Leurs questions leur amèneront des réponses, les erreurs leur permettront de mieux faire, le temps les aidera à trouver leur méthode.
Trouver le bon rythme avec son bébé, à travers l’accordage affectif, la parole, le regard ou le toucher, permet la qualité de l’attachement et des relations sociales qui persisteront tout au long de la vie.
Un échange qui apporte des satisfactions…
Parler, chanter, faire des câlins, jouer avec un enfant, ces interactions sont cruciales : elles stimulent les connexions neuronales.
Le bébé est curieux de connaitre le monde qui l’entoure ! Ses parents sont heureux de le voir progresser….Chacun va trouver des satisfactions à ces échanges. C’est un cercle vertueux d’encouragement et d’attachement.
Cette ambiance positive est un atout pour les acquisitions de bébé, car les hormones de stress paralysent son cerveau et empêchent les connexions neuronales.
L’éducation, une empreinte pour la vie…
Grâce aux compétences que ses parents vont déployer, le bébé va apprendre mais surtout engranger des aptitudes pour toute sa vie, qui lui permettront d’entrer en relation avec les autres et le monde :
- Établir des liens affectifs chaleureux, permet à l’enfant d’avoir une sécurité émotionnelle qui l’aidera à avoir confiance, être curieux et aller vers les autres
- Encourager les enfants à développer leurs capacités pour atteindre leurs objectifs leur permet de plus facilement s’affirmer
- Le soutenir et le stimuler va l’aider à développer ses capacités internes
- Structurer le cadre avec des limites claires donne aux enfants une sécurité rassurante et nécessaire pour atteindre le calme
- Eduquer sans violence a un retentissement sur la société qui est plus juste et apaisée
Tous acteurs du développement de bébé !
Si les parents sont les premiers interlocuteurs de bébé, ils ne sont pas les seuls. L’entourage peut aussi être une source de stimulation pour lui.
La famille
Les frères et sœurs, les grands-parents, tante et oncle… vont avoir des interactions avec lui et lui apporter d’autres sources d’apprentissage.
Notamment très souvent les frères et sœurs, par le jeu, lui permettent de faire des expériences différentes de celles faites avec les parents. Toutes les interactions vont plaire à l’enfant et stimuler ses sens et ses acquisitions, mais surtout le jeu et la parole…
Dès les premières semaines de la vie, le jeu est un vecteur important de développement. Il représente une activité essentielle pour son développement moteur, social, émotionnel, affectif, relationnel et conceptuel. Les temps de jeu peuvent se faire autour de jouets, de livres, de comptines, les jeux de coucou, les jeux corporels, sont un moment relationnel privilégié qui éveille et renforce le désir de communiquer.
La présence des grands parents permet d’ancrer l’enfant dans ses racines. Sans se substituer aux parents, les grands-parents qui très souvent vont le garder – 51 % des familles françaises font appel aux grands parents pour garder de temps en temps bébé – sont de précieux auxiliaires éducatifs et un soutien affectif. Moins stressés, avec un rythme de vie plus calme et posé, ils peuvent jouer un rôle affectif et éducatif pour le petit enfant.
Les modes de garde… l’assistante maternelle
Lorsque les parents reprennent le travail et choisissent un mode de garde, le bébé va découvrir de nouveaux visages. Les études fondamentales et comportementales soutiennent l’importance d’un environnement varié et stimulant.
Lors de l’intégration en collectivité, crèches ou assistantes maternelles, la présence d’autres enfants, dès le plus jeune âge, participe au renforcement de compétences dont la tolérance.
L’Académie Nationale de Médecine recommande d’ailleurs
- D’intégrer en collectivité tous les enfants, sans distinction, afin que la plasticité cérébrale de la petite enfance bénéficie d’un environnement enrichissant
- D’accroître le personnel nécessaire en collectivité afin de disposer d’un encadrement adéquat
- De former le personnel afin d’optimiser l’accompagnement de tous les enfants dans leurs trajectoires développementales, en améliorant aussi le repérage de ceux à risque de troubles du neuro développement.
Le développement de l’enfant est un processus dynamique où tous ceux qui s’occupent de lui contribuent à ses acquisitions et ses progrès, comme l’assistante maternelle qui va accueillir l’enfant et passer du temps avec lui. Il est indispensable que la formation des assistants maternels les prépare à interagir de manière adaptée avec les enfants confiés. A la suite du rapport de la commission des 1000 premiers jours c’est une orientation qui est mise en place progressivement.
Les relais petite enfance (REP – anciennement Relais Assistant Maternel RAM) permettent aux assistants maternels de se rencontrer et d’échanger leurs expériences. Cela peut être un soutien et un accompagnement dans leur pratique quotidienne. Ces RPE proposent généralement des ateliers éducatifs lecture, musique, jeux, etc…qui constituent des temps d’éveil et de socialisation pour les enfants accompagnés de leur assistant maternel.