Un travail en partenariat
Tous concernés
Les 1000 premiers jours, une évidence aujourd’hui reconnue
Depuis de nombreuses années les chercheurs progressent dans la connaissance des origines de certaines maladies qui trouvent leur origine durant cette période des 1000 jours.
La santé et l’avenir des enfants est une priorité pour leurs parents d’abord, mais aussi leur famille et même pour la société tout entière. On peut donc se réjouir qu’enfin on parle de cette période cruciale dans le but de préserver la santé et garantir une égalité des chances pour le développement des enfants et le bien-être des familles.
Les 1000 premiers jours, un nouveau regard, d’autres pratiques
Cependant, il s’agit de modifier des habitudes, des fonctionnements, notre regard, d’être innovants, créatifs et à l’écoute, ce qui ne peut se réaliser seul ou ne concerner que certains acteurs de la santé ou de la petite enfance…Rien ne peut se faire sans les (futurs) parents, les familles et aussi les décideurs.
Beaucoup d’actions sont menées ici ou là, mais pas toujours connues des personnes concernées. La collaboration entre tous, une meilleure communication sont nécessaires, pour permettre que tous les enfants puissent bénéficier de ce « parcours des 1000 jours » et surtout ceux de familles parfois isolées ou démunies.
Le besoin de travailler ensemble
Des expérimentations…
Dans le cadre de la politique des 1000 jours, des expérimentations ont lieu afin d’identifier ce qui est utile, possible et adapté aux besoins.
Expérimentation du «référent parcours périnatalité » ou RéPap
Les objectifs de cette expérience sont d’améliorer la santé de la femme et du couple mère-bébé, faciliter le parcours périnatal, réduire les inégalités sociales et territoriales de santé.
Le projet prévoit d’inclure 6 000 femmes enceintes durant dix-huit mois.
Elle a lieu sur 4 territoires : la Guyane, l’Indre-et-Loire, l’Essonne et la Drôme. Il s’agit de permettre au couple d’avoir un interlocuteur privilégié, de la grossesse aux premiers mois de la vie de l’enfant.
Il fera le lien avec tous les professionnels qui suivent la grossesse puis l’enfant. Il peut être médecin, sage-femme, puéricultrice, hospitalier, libéral ou de la PMI.
Expérimentation de groupes de (futurs) parents pour favoriser l’échange, l’entraide et le partage
Depuis septembre 2021, cette expérience, réalisée en association avec 8 CAF, CPAM et PMI, doit permettre de mettre en place des groupes d’échanges entre (futurs) parents de jeunes enfants de 0 à 3 ans, en associant particulièrement les pères.
Le but pour les parents, partager leurs expériences, recevoir du soutien et des informations, développer de nouvelles approches, et ainsi prendre davantage confiance dans leurs compétences parentales. L’objectif est également de prévenir les situations de rupture intrafamiliale parfois liées à la grossesse et à l’arrivée d’un enfant : isolement, dépression post-partum, tension au sein de la cellule familiale…
Les groupes sont animés par les CAF, la PMI ou d’autres acteurs de soutien à la parentalité :
- Groupes d’information : proposent des informations générales utiles avant et après la naissance : accès aux droits, démarches administratives, modes d’accueil, offres de proximité etc. Ces groupes peuvent orienter les parents vers des groupes de partage ou des groupes spécifiques si besoin
- Groupes de partage : animés par des professionnels de la parentalité pour un temps de partage d’expérience, d’échanges autour de thématiques – bien-être – développement de l’enfant – conciliation vie familiale & vie professionnelle – coparentalité….
- Groupes spécifiques : réunissent des parents traversant une même difficulté ou fragilité au moment de l’arrivée de leur enfant et nécessitant une attention particulière : situation de handicap, grossesse multiple ou précoce, décès de l’enfant etc. Ils sont animés par des partenaires spécialisés sur ces sujets et disposant d’une expertise en matière d’accompagnement
Les 8 territoires retenus sont les Côtes d’Armor, les Hautes-Alpes, l’Isère, le Pas-de-Calais, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, la Seine-Saint-Denis et la Réunion.
Les bilans seront dressés à l’été 2022 avant généralisation du dispositif.
Expérimentation d’une application pour prévenir la Dépression du Post-Partum (DDP1000J-Api)
Il s’agit d’évaluer l’utilisation et l’utilité d’une application, pour prévenir la dépression post-partum. Les parents remplissent un test simple et scientifiquement validé – L’échelle de dépression post-partum d’Edimbourg (EPDS). Ils peuvent refaire le test si nécessaire. Le résultat permet d’identifier les personnes à risque de DPP. Les professionnels, formés à cet outil pourront échanger, soutenir et si nécessaire orienter les personnes à risque afin d’être prises en charge et éviter la DPP.
L’enquête est prévue pendant 6 mois, auprès de 1000 parents et 250 professionnels qui auront accès à cette application. L’analyse permettra de connaître l’utilisation de l’application par les parents et les professionnels et surtout de son intérêt dans la prise en charge DPP.
Sur les 1000 personnes interrogées
- Combien de mères ont passé le test ?
- Combien de pères ont passé le test ?
- Combien de personnes ont été soignées ?
Sur les 250 professionnels interrogés
- Combien recommandent le module à un collègue ?
- Combien trouvent le module utile pour garder le lien avec le patient et contribuer à sa guérison ?
Expérimentation d’une crèche de prévention précoce
Une action de prévention précoce à destination des bébés à risques de troubles du développement a été mise en place dans une crèche de Lille, « Rigolo Comme La Vie – La Sauvegarde du Nord ».
Cette expérimentation s’appuie sur les résultats de recherches scientifiques récentes et doit durer 3 années. Elle fera l’objet d’une évaluation permettant de confirmer la pertinence du dispositif et d’envisager la mesure des coûts évités. Les troubles du développement et les troubles de la parentalité pris en charge moins précocement entrainant des accompagnements longs et coûteux des enfants et de leurs familles.
L’enjeu est d’accompagner les parents « en les aidant à augmenter leur habilité à reconnaître les signaux du bébé ».
Parmi 20 enfants accueillis, 10 places sont destinées à des enfants présentant des risques de négligence parentale, DPP, carences affectives des parents…. Ils pourront être accueillis dès la sortie de la maternité. Leurs parents pourront rester comme ils le souhaitent dans la structure et bénéficieront d’un accompagnement qui pourra se poursuivre à domicile.
Un travail par territoire
Ce vaste chantier nécessite que dans chaque territoire un travail collectif soit organisé et concerté en regard des besoins et des attentes.
Un appel à projets a été lancé dans chaque région par les Agences Régionales de Santé (ARS). Une multitude d’acteurs ont soumis un projet, des services de soins, des mairies, des centres culturels, des associations, des institutions…
Ces projets reposent sur des structures existantes, s’adaptent aux besoins et répondent aux manques repérés. Il s’agit entre autre de lieux d’écoute et de parole, parfois mobiles – camion aménagé pour l’accueil de public, de lieux d’éveil des 0-3ans autour de la lecture et d’animations culturelles, de programme d’accompagnement à la parentalité, parfois en service de néonatalogie, d’ateliers parents-enfants au sein de ludothèques-médiathèques, de soirées d’échanges sur des thèmes liés à la santé – nutrition de l’enfant, hygiène, sommeil…
Plus de 200 projets ont été sélectionnés et financés sur le territoire national, dans 15 régions différentes, pour mieux informer et mieux accompagner les jeunes parents durant les 1000 premiers jours de leur enfant.
Un but : soutenir les parents
Une multitude de ressources…
Pour faire suite à tous ces projets et expérimentations et permettre aux parents de savoir où trouver des ressources, une carte de recensement des actions 1000 jours a été créée. Chaque professionnel, association, lieu « 1000 jours » peut se faire connaître pour y être référencé.
Une démarche suivie aussi par la société
Etre épaulé ne peut être ponctuel, il faut que cette aide soit ressentie de la part de toute la communauté. Comprendre qu’un enfant sécurisé et bien accompagné dans sa petite enfance, sera un adulte plus serein et épanoui, c’est savoir qu’il est donc nécessaire de permettre aux parents d’être présents et sereins auprès de lui pendant cette période.
Le bien-être est aujourd’hui une valeur importante dans nos sociétés. On sait qu’il a un impact sur notre santé, mais aussi sur notre épanouissement personnel et professionnel. De plus en plus d’employeurs sont vigilants à cet aspect au travail.
La mise en lumière « des 1000 premiers jours » a convaincu des élus, des institutions, des entreprises, d’agir, pour soutenir les (futurs) parents. Tout le monde a accepté l’allongement du congé parental pour un meilleur équilibre vie personnelle – vie professionnelle.
Les esprits sont plus ouverts au partage des tâches, à l’égalité homme-femme, y compris pour le maternage du bébé.
On constate que, de plus en plus d’organismes privés, de sociétés communiquent sur les 1000 jours et entre autres les mutuelles qui informent leurs adhérents, proposent des pistes de prévention.
Très investi dans la petite enfance, l’IRCEM, groupe de protection sociale des emplois de la famille et des services à la personne, est concerné par ces 1000 premiers jours.
Informer ses affiliés lui est apparu important car les assistants maternels ont un rôle crucial à jouer durant cette période et les politiques mises en place les concernent aussi.