La campagne de vaccination gratuite contre la grippe se déroule du 11 octobre 2013 au 31 janvier 2014. La mise à disposition de vaccins ainsi que la mise en place des campagnes annuelles de vaccination ont certainement contribué à la réduction de la mortalité au cours des dernières décennies. Il est important de rappeler les points suivants :
- La stratégie vaccinale vise à protéger les personnes pour lesquelles la maladie représente un danger : l’objectif est avant tout de réduire le risque de décès et de complications graves en cas de grippe. En cas de vaccination, le risque d’être infecté par le virus de la grippe est diminué si les souches vaccinales sont antigéniquement apparentées aux virus circulants. Par ailleurs, les personnes qui ont la grippe malgré la vaccination ont probablement moins de risques de présenter des complications.
- L’efficacité du vaccin est variable selon les années, selon les souches et selon les âges. mais reste globalement modérée. Même si certaines années, le nombre de cas évités chez les personnes vaccinées peut sembler faible, cela n’est pas négligeable au vu du nombre élevé de cas qui surviennent chaque hiver.
- Il faut compter une quinzaine de jours pour que l’immunité conférée par le vaccin ait le temps de s’établir et que les personnes vaccinées soient protégées. Il est recommandé de se faire vacciner dès que le vaccin est disponible, son efficacité couvrant largement la période épidémique. Même si une épidémie a commencé, il est encore temps de se faire vacciner.
- Le vaccin ne protège pas contre des syndromes « grippaux » dus à d’autres virus respiratoires.
- Les vaccins inactivés ne peuvent pas entraîner une grippe. Les données de pharmacovigilance montrent que ces vaccins sont bien tolérés, en dehors des réactions attendues transitoires (douleur au point d’injection, épisode fébrile par exemple). Le vaccin est théoriquement contre-indiqué dans les rares cas d’allergie aux protéines d’œuf. La mise à disposition d’un vaccin cultivé sur milieu cellulaire pourrait permettre de vacciner ces personnes.
- La persistance des anticorps est limitée dans le temps. Des études ont montré que la persistance des anticorps peut aller de 6 mois à 8 ou 9 mois pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Les anticorps persistent plus longtemps chez les personnes plus jeunes. Cela signifie qu’une revaccination est nécessaire chaque année. Les variations antigéniques des virus circulants sont une autre raison de se faire revacciner annuellement.
- La composition du vaccin contre la grippe est actualisée chaque année en fonction des souches qui ont circulé majoritairement durant l’hiver précédent et qui sont les plus susceptibles d’être présentes lors de l’hiver suivant.
- Les vaccins contre la grippe saisonnière disponibles en France ne contiennent pas d’adjuvant.
- La grippe est une infection respiratoire aiguë, souvent considérée comme bénigne, dont l’évolution peut être compliquée en raison d’une virulence particulière du virus lui-même ou à cause de la fragilité des personnes infectées. Ces complications s’observent essentiellement chez les personnes âgées et les personnes porteuses d’une affection chronique respiratoire, cardiaque, métabolique, ou d’un déficit immunitaire.
La vaccination est considérée comme la principale mesure de prévention de la grippe. La politique vaccinale vise à protéger les personnes pour lesquelles la grippe peut être grave. Pour ces personnes, l’objectif est avant tout de réduire le risque de décès et de complications graves en cas de grippe. En 2012, le calendrier vaccinal a ajouté les femmes enceintes quel que soit le trimestre de la grossesse et les personnes obèses à la liste des personnes éligibles à la vaccination. En effet, les femmes enceintes et les personnes obèses présentent un risque accru de survenue de complications pulmonaires et cardiaques et d’hospitalisation en réanimation du fait de la grippe.
Les nourrissons âgés de moins de 6 mois ont un risque élevé d’être hospitalisés et un risque augmenté de décéder de la grippe.
De nouvelles données scientifiques démontrent la sécurité d’emploi des vaccins grippaux inactivés et l’efficacité de la vaccination grippale chez les femmes enceintes. De plus, le passage transplacentaire des anticorps maternels confère une protection des nouveau-nés et des nourrissons jusqu’à 6 mois. Chez les personnes obèses, la balance bénéfice/risque est également favorable à la vaccination antigrippale. Le calendrier vaccinal 2013 a ajouté les personnes atteintes d’hépatopathie chronique avec ou sans cirrhose à la liste des personnes éligibles à la vaccination grippale saisonnière.
Personnes concernées par les recommandations vaccinales 2013-2014 contre la grippe
CALENDRIER VACCINAL 2013
Recommandations générales
Personnes âgées de 65 ans et plus.
Recommandations particulières
1) Femmes enceintes, quel que soit le trimestre de la grossesse
2) Personnes, y compris les enfants à partir de l’âge de 6 mois, atteintes des pathologies suivantes :
- Affections broncho-pulmonaires chroniques répondant aux critères de l’ALD 14 (asthme et BPCO)
- Insuffisances respiratoires chroniques obstructives ou restrictives quelle que soit la cause, y compris les maladies neuromusculaires à risque de décompensation respiratoire, les malformations des voies aériennes supérieures ou inférieures, les malformations pulmonaires ou les malformations de la cage thoracique
- Maladies respiratoires chroniques ne remplissant pas les critères de l’ALD mais susceptibles d’être aggravées ou décompensées par une affection grippale, dont asthme, bronchite chronique, bronchiectasies, hyper-réactivité bronchique
- Dysplasies broncho-pulmonaires traitées au cours des six mois précédents par ventilation mécanique et/ou oxygénothérapie prolongée et/ou traitement médicamenteux continu (corticoïdes, bronchodilatateurs, diurétiques)
- Mucoviscidose
- Cardiopathies congénitales cyanogènes ou avec une HTAP et/ou une insuffisance cardiaque
- Insuffisances cardiaques graves
- Valvulopathies graves
- Troubles du rythme graves justifiant un traitement au long cours
- Maladies des coronaires
- Antécédents d’accident vasculaire cérébral
- Formes graves des affections neurologiques et musculaires (dont myopathie, poliomyélite, myasthénie, maladie de Charcot)
- Paraplégies et tétraplégies avec atteinte diaphragmatique
- Néphropathies chroniques graves
- Syndromes néphrotiques
- Drépanocytoses, homozygotes et doubles hétérozygotes S/C, thalasso drépanocytose
- Diabètes de type 1 et de type 2
- Déficits immunitaires primitifs ou acquis (pathologies oncologiques et hématologiques, transplantations d’organe et de cellules souches hématopoïétiques, déficits immunitaires héréditaires, maladies inflammatoires et/ou auto-immunes recevant un traitement immunosuppresseur), exceptées les personnes qui reçoivent un traitement régulier par immunoglobulines ; personnes infectées par le VIH quel que soit leur âge et leur statut immunovirologique.
- Hépatopathies chroniques avec ou sans cirrhose
3) Personnes obèses avec un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 40 kg/m², sans pathologie associée ou atteintes d’une pathologie autre que celles citées ci-dessus;
4) Personnes séjournant dans un établissement de soins de suite ainsi que dans un établissement médico-social d’hébergement quel que soit leur âge;
5) Entourage familial des nourrissons âgés de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave ainsi définis : prématurés, notamment ceux porteurs de séquelles à type de bronchodysplasie, et enfants atteints de cardiopathie congénitale, de déficit immunitaire congénital, de pathologie pulmonaire, neurologique ou neuromusculaire ou d’une affection longue durée;
En milieu professionnel
1) Professionnels de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des sujets à risque de grippe sévère;
2) Personnel navigant des bateaux de croisière et des avions et personnel de l’industrie des voyages accompagnant les groupes de voyageurs (guides).
Nota : Les recommandations de vaccination antigrippale peuvent évoluer en fonction de données épidémiologiques et faire ainsi l’objet d’une actualisation non encore incluse dans le calendrier en vigueur.
Comme chaque année, l’Assurance Maladie prend en charge à 100% le vaccin contre la grippe saisonnière pour les personnes concernées par les recommandations vaccinales du HCSP. Ainsi, les personnes à risque habituel de forme grave de grippe saisonnière et ciblées par les recommandations du calendrier vaccinal 2013 reçoivent un courrier d’invitation accompagné d’un imprimé de prise en charge nominatif. Les femmes enceintes quel que soit le stade de la grossesse et les personnes obèses avec un IMC =40kg/m²), qui ne peuvent pas être ciblées par l’Assurance Maladie, sont invitées à se rendre chez leur médecin traitant qui pourra leur prescrire le vaccin. Il leur remettra un imprimé complété à leur nom, avec lequel elles pourront retirer gratuitement le vaccin en pharmacie d’officine. Les personnes ayant reçu un bon de vaccination de l’Assurance Maladie doivent se faire vacciner sans attendre. Les personnes n’ayant pas reçu de bon de vaccination de l’Assurance Maladie mais faisant partie des personnes ayant un risque de développer une forme grave de grippe doivent en parler sans attendre à leur médecin traitant. L’Assurance Maladie prend également en charge à 100% le vaccin contre la grippe des professionnels de santé concernés par la grippe et exerçant une activité libérale : médecins généralistes, pédiatres, gynéco-obstétriciens, infirmier(e)s, sages-femmes, pharmaciens, kinésithérapeutes, dentistes.
Afin de faciliter l’accès à la vaccination contre la grippe saisonnière, le Ministère chargé de la santé a, par décret modifiant le CSP (art. R. 4311-5-1) et arrêté du 19 juin 2011, autorisé les infirmier(e)s à réaliser cette vaccination chez certaines personnes sans prescription médicale. Les assurés concernés peuvent, avec le bon de leur caisse d’assurance-maladie, obtenir le vaccin directement chez leur pharmacien, sans ordonnance et gratuitement puis se faire vacciner par un(e) infirmier(e). La vaccination par un(e) infirmier(e) n’est pas possible quand il s’agit d’une première vaccination (primovaccination).
(source : Site sante.gouv.fr, le site du Ministère des Affaires sociales et de la Santé).