Les principes à mettre en œuvre
Donner des informations scientifiquement établies
Le travail de la commission des 1000 jours a commencé par le recensement des dernières publications scientifiques afin que les recommandations mises dans le rapport soient sûres.
Auprès des familles, toutes les actions à mettre en œuvre, ou les recommandations à donner pour les accompagner doivent être aussi basées sur l’état actuel de la science. Elles devront donc évoluer au cours du temps.
Chaque jour, des chercheurs nous permettent de mieux comprendre l’impact de notre environnement sur notre santé, en montrant de manière rigoureuse les liens entre une exposition et la survenue de maladies. Tant que ces liens n’ont pas été démontrés nous ne devons pas mettre en garde les personnes. Ces informations nous permettent aussi de pouvoir expliquer et justifier les raisons d’une recommandation.
C’est important aussi pour être crédible auprès de la population. On ne peut inquiéter les familles sans certitudes, quand nous ne savons pas, il faut le signaler aux parents et ne pas encourager des pratiques douteuses et non prouvées.
Les parents qui expriment, être souvent perdus dans les informations concernant la grossesse, la naissance et le bébé, risquent de ne pas suivre nos conseils s’ils perçoivent que nos connaissances ne sont pas sérieuses.
Prioriser les messages aux familles
Au cours de cette période des 1000 jours, nous pouvons aborder de multiples aspects, mais tous n’auront pas le même impact et tous ne concernent pas toutes les familles. C’est donc important, pour que les parents ne se perdent pas dans un flux d’informations, de les prioriser et de les adapter.
Favoriser l’interaction avec le bébé
C’est sans doute, l’aspect le plus important à retenir pour cette période, où l’enfant va développer son cerveau et ses capacités d’apprentissage. Et cela débute dès la grossesse…
Eviter autant que possible le stress parental, surtout de la maman, commencer dès que possible à échanger avec le bébé in utéro, et poursuivre les échanges après sa naissance à travers tous les sens, peau à peau, massage, berçage, écoute de musique, de chansons…
Ce ne sont pas toujours des attitudes ou des gestes naturels et simples pour les parents. Chacun doit faire comme il le peut, mais il est primordial d’être en relation avec le bébé, encore plus dans nos sociétés où chacun est connecté à des écrans…
Gérer ses émotions et réduire le stress
L’arrivée de ce bébé va être un moment intense d’émotions, un changement de vie, il est important de s’y préparer. Parfois plus facile à dire qu’à faire, surtout pour des personnes qui expriment peu ou rarement leurs émotions. Il est primordial aussi de réduire le stress, car on sait que cela impacte le bébé ou peut être à l’origine de dépression après la naissance…
Le parcours personnalisé « 1000 jours » doit être une aide avec un recours à des spécialistes pour accompagner les parents.
Adopter des modes de vies « sains »
Motivés par l’arrivée de ce bébé c’est parfois plus facile de changer quelques « mauvaises habitudes ». Si le temps de la grossesse, les parents découvrent le bien que cela leur procure, peut-être poursuivront-ils…
L’alimentation, l’activité physique sont les points principaux à parfois revoir.
Réduire son exposition à des produits nocifs
Les toxiques les plus répandus sont le tabac, le cannabis et l’alcool, un accompagnement doit être proposé. Concernant les toxiques de l’environnement, pour protéger le bébé c’est l’occasion de faire des choix et d’acquérir de nouveaux gestes parfois très simples.
Dans ce domaine et parce que l’on ne peut changer tout son environnement, il ne s’agit pas d’affoler les parents mais bien de les aider à faire des choix.
S’adapter aux besoins et aux situations de chaque famille
Actuellement, chacun développe des choix particuliers, recherche les informations qui l’intéressent… Nous avons à faire avec des parents aux modes de vie et aux connaissances parfois très diverses, tous n’ont pas besoin des mêmes recommandations.
Le début du parcours « 1000 jours » avec l’entretien personnalisé précoce doit permettre d’identifier les besoins concrets des familles et de mieux adapter l’accompagnement durant cette période. Il est important de repérer aussi les familles en situation de fragilité, qui ont souvent le plus besoin de cet accompagnement mais qui n’en bénéficie pas toujours.
C’est le concept même de ce parcours, identifier les besoins, aider et soutenir, trouver des ressources si nécessaire pour que les parents se sentent accompagnés et puissent à leur tour accompagner leur enfant dans ses découvertes et ses apprentissages.
Etre dans une démarche positive et bienveillante
Beaucoup de parents se sentent sous pression avec le regard des proches et de la société afin de savoir s’ils seront de bons pères ou mères. Ils s’imposent des objextifs irréalistes et souvent impossibles à atteindre, ce qui les amène à se sentir incompétents.
Il est important de rappeler que le parent parfait n’existe pas ! Et de dire comme Donald W. WINNICOTT il faut être « de suffisamment bons parents »…
Depuis une vingtaine d’années se développe la notion de compétences parentales qui se développent en plus des connaissances :
- En prenant confiance en soi
- En ayant des attentes réalistes
- En ayant l’opportunité de faire ses preuves
- En faisant et réussissant de façon répétée
On sait aussi qu’être en contact avec d’autres parents sera rassurant et encourageant, discuter de son expérience de mère ou de père, partager ses doutes ou ses trucs, cela permet de renforcer ses habiletés, et de se sentir plus compétent.
Le discours des professionnels qui les accompagnent sur ce chemin de la parentalité doit être positif, permettre de mettre en avant tout ce qu’ils savent et savent faire. Tous les parents ont des compétences, il faut les valoriser à tous les moments afin qu’ils aient confiance en eux.